Mardi 29
juillet 2003
Le
mur de l'Apartheid Israélien : un désastre écologique en Palestine
par John Reese
http://www4.alternativenews.org/opinion/display.php?id=3292
John Reese a récemment passé sept mois en Palestine, où il travaillait
avec
le Mouvement international de solidarité et le Groupe palestinien
d'hydrologie. John vient de Seattle, Washington. Militant de la paix
depuis
la guerre du Viet-Nam, il est hydrologue et consultant en écologie
depuis
20 ans. On peut le contacter à jreese@scn.org
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En 1961, le
monde regardait avec horreur l'Union soviétique en train
d'enfermer
Berlin-Ouest, en Allemagne, au creux du Mur de Berlin, long de
154 km et
haut de 4 mètres. Les conséquences sociales de cette enceinte ont
eu une
profonde incidence sur la politique internationale pendant près de
30 ans.
En 2003, le
monde continue pour l'essentiel d'ignorer la construction par
Israël d'un
" Mur de l'apartheid " de plus de 300 km de long et 7 mètres de
haut autour
de la rive occidentale du Jourdain, en Palestine. Les
Palestiniens
lui ont donné un nom qui fait écho au terme sud-africain honni
synonyme de
ségrégation. Au Nord de la rive gauche, la première étape du
Mur de
l'apartheid devrait s'étendre sur environ 110 km et comprendre une
clôture
électrique, un "no man's land", des tranchées, des caméras, des
détecteurs
et des patrouilles de sécurité, l'ensemble pour un coût de
dizaines de
millions de dollars (autant d'euros).
Le mur ne
suivra pas la frontière de 1967, également connue sous le nom de
"
ligne verte ". La première phase fera passer côté israélien 18.000
hectares de
la Rive gauche, soit environ trois pour cent des terres
palestiniennes.
La base du mur lui-même sera énorme, oblitérant
complètement
3.500 hectares de terre. La construction de ce mur entraînera
l'arrachage
de dizaines de milliers d'arbres et affectera les bassins
hydrologiques,
entraînant des bouleversements de la qualité et la quantité
de l'eau,
de la morphologie des courants et du niveau des nappes
phréatiques.
Les flux des eaux de surface s'en trouveront altérés,
l'érosion
et la sédimentation accrues.
Les
conséquences du mur sur l'approvisionnement en eau de la région
suscitent
de sérieuses préoccupations. Le climat de la Palestine est
semi-aride,
les sources d'eau y sont particulièrement précieuses. Au cours
de la
première étape de la construction du mur, plus de 30 puits seront
perdus pour
les villages autour de Qalqilya et Tulkarem. Ces puits, situés
sur la
partie occidentale du bassin hydrographique, ont été creusés avant
l'occupation
de la Palestine par Israël en 1967. Les Palestiniens vont
maintenant
perdre 18 % de leur part des eaux de ce bassin.
Les
activités de construction et la présence à long terme de cette barrière
étanche de
plus de 7 mètres de haut provoquera le déclin des populations
animales et
végétales, privées d'une partie de leur habitat. La
micro-écologie
de la zone se trouvant perturbée, herbes exotiques
indésirables,
nuisibles et agents pathogènes pourront plus facilement
envahir les
zones affectées et s'y multiplier. Les populations animales se
trouveront
fragmentées, leurs déplacements perturbés. Les petites
populations
restantes seront alors vulnérables à tous les problèmes liés Ã
la rareté :
détérioration génétique liée à la consanguinité, déviation
aléatoire
des fréquences des gènes et difficultés à se remettre de
catastrophes
naturelles. Certaines espèces pourraient même disparaître
complètement.
Outre tous
les aspects associés au mur, Israël est responsable de
nombreuses
autres conséquences écologiques en Palestine. Les colonies
israéliennes
rejettent chaque année 224.000 tonnes de déchets en Palestine,
polluant
bien souvent villages, cours d'eau et exploitations agricoles.
L'eau
potable est contaminée par des canalisations d'eau usées brisées mais
non
réparées. Plus de 250.000 oliviers et autres fruitiers ont été détruits
au cours de
ces deux dernières années. Tout cela s'ajoute à la destruction
qu'entraînent
les guerres et les industries qui y sont associées, y compris
les
empoisonnements provoqués par les munitions à l'uranium appauvri sur
les terres
et dans les propriétés dévastées par le feu, les bombardements
et les
machines de guerre.
Au cours
des 35 années d'occupation, les autorités israéliennes ont négligé
de se
pencher sur la gestion, le transfert ou l'élimination des déchets
solides au
sein de la Palestine. De nombreuses terres se retrouvent ainsi
inaptes Ã
tout usage agricole ou domestique. Les autorités israéliennes
empêchent
également les municipalités de transporter les déchets solides
vers les décharges
situées hors des limites des villes et des villages. De
nombreux
villages et villes palestiniens n'ont alors d'autres choix que de
recourir Ã
des décharges de fortune dans des zones urbaines sans
surveillance
écologique. A certains endroits, l'incinération des ordures
pollue
l'air.
Le
gouvernement, l'armée et les colons israéliens - soutenus par une aide de
14 milliards de dollars du gouvernement des Etats-Unis pour cette seule
année -
volent l'eau des Palestiniens, détruisent leurs récoltes et prennent leurs
terres. Le gouvernement et les citoyens des Etats-Unis doivent réévaluer leur
position sur le conflit israélo-palestinien et intervenir afin de mettre un
terme à la guerre d'Israël contre l'environnement et la population civile de la
Palestine. Espérons que le Mur de Berlin de cette génération ne tiendra pas.
Pour de plus amples informations, voir www.palsolidarity.org www.phg.org
www.seattlecan www.alternativenews.org
Traduction de l'anglais: Véronique Viala
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Par la diffusion
de cette information, l'Association
France Palestine
Solidarité entend
rappeler l'injustice faite au Peuple Palestinien. Elle
rappelle
l'inaction de la communauté internationale son silence, et le
manque
d'information, face aux conséquences de la politique coloniale
conduite
par l'Etat d'Israël. Elle rappelle ainsi les violations brutales
et
quotidiennes de la IVe Convention de Genève (protection des populations
civiles) et
l'inapplication des Résolutions 194 (11/12/1947 par l'AG), 242
(22/11/1967)
et 338 (22/10/1973) du Conseil de Sécurité de l'O.N.U.
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