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DETENUS PAR ISRAEL : Les enfants prisonniers palestiniens

DETENUS PAR ISRAEL : Les enfants prisonniers palestiniens

 

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·  Témoignage de Mohammed Rajabi: 15 ans, Hebron, région de KissaraTémoignage de Mohammed Al Jaberi: 17 ans, du camp de réfugiés Al Arroub

·  Témoignage de Rami Za'ul: 16 ans, du village Husan, près de Bethléhem

·  Témoignage de Nasser Zeid: 17 ans, du camp de réfugiés Jalazon

·  Le cas de Sanaa' Amer: 15 ans, Hebron

·  Le cas de Naji Hamde Al Ajl: 16 ans, Hebron

·  Le cas de Wajdi Ayoub Gheith: 15 ans, Hebron

·  Le cas de Saddam Ali Ayed Awad: 10 ans, Beit Ummar, près d'al-Khalil

DETENUS PAR ISRAEL:
Les enfants prisonniers palestiniens


Chaque année, des centaines d'enfants palestiniens des territoires occupés sont arrêtés, interrogés et emprisonnés par les autorités militaires israéliennes.Depuis 1992, DCI-PS a représenté plusieurs de ces enfants devant les courts militaires israéliennes, contrôlant les conditions de leurs détentions, et intervenant avec les institutions appropriées et gouvernementales pour améliorer leur situation.

Ce dont DCI-PS est témoin en permanence à travers son travail avec les enfants prisonniers palestiniens, et ce qui a été confirmé par les autres organisations des droits de l'homme travaillant sous occupation israélienne ce sont les violations graves et systématiques des lois internationales pour protéger les droits des enfants privés de liberté.

La campagne pour la libération des enfants prisonniers politiques palestiniens fait partie du travail de DCI-PS pour promouvoir et protéger les droits des enfants palestiniens.

La campagne a été lancée à cause de la rapide dégradation de la situation des enfants palestiniens arrêtés, interrogés et détenus par les forces d'occupation israélienne. Les violations dans ce domaine ont augmenté avant même le déclenchement de l'intifada actuelle en septembre 2000. En juillet 1999, il y avait des preuves évidentes de violations des droits des enfants par rapport au traitement et aux règles adéquates de détention.

Entre 1998 et 2000, il y a eu une augmentation de 183% du nombre de cas reçus par DCI/PS (89 en 1998 jusqu'à 252 en 2000). De plus, il y a eu une augmentation nette du nombre des enfants arrêtés âgés entre 13 et 14 ans. En 1999, les enfants arrêtés âgés entre 13 et 14 ans représentaient 9,90% des cas traités par DCI/PS. En 2000, ils ont atteint les 21,83%.

De plus, il y a une nette augmentation au niveau de la durée des condamnations des enfants Palestiniens. En 1999, la majorité des cas (43,51%) ont reçu des condamnations de mois d'un mois, alors que 30,53% ont reçu des condamnations de un à 6 mois. En 2000, le pourcentage des cas de moins d'un mois a baissé à 35,48% alors que le nombre de ceux qui ont été condamnés à une durée allant de 6 mois à un an a augmenté de 19,08% à 40,3%, constituant donc la majorité.

De plus, les conditions de détention se sont nettement dégradées, avec l'augmentation du nombre d'attaques contre les enfants prisonniers par les autorités pénitentiaires, la suppression virtuelle des visites familiales due au bouclage imposé des territoires occupés par les autorités israéliennes et la diminution des possibilités d'accès aux enfants palestiniens par les représentants palestiniens des droits de l'homme.

Un système légal est habituellement mis en place pour maintenir l'ordre dans une société, pour assurer la cohésion sociale grâce à l'établissement d'un sentiment partagé de justice parmi les membres de la société. Ce système doit aussi fonctionner comme un mécanisme préventif pour mettre en échec ceux qui veulent causer du mal aux autres. Dans les sociétés démocratiques, les lois servent à renforcer les principes de l'égalité des droits, l'égalité des chances aussi bien que la participation et la représentation au pouvoir.

En Israël, le système légal, tel qu'il existe sur le papier et en pratique, outre les politiques d'occupation qui guident l'administration et le contrôle des territoires, montrent le contraire de ces principes. Bien qu'il puisse être basé sur l'application de la loi, il n'est cependant pas basé sur l'application de lois justes. Ce que le système légal israélien assure en fait n'est qu'un cadre servant à justifier l'application d'une réglementation injuste.

La fiction de justice est maintenue à l'aide de procédures bureaucratiques, des juges,des procès, des documents et confessions signés. Mais quand ces confessions sont faites sous la torture, et quand ces documents signés sont écrits dans une langue que les signataires ne comprennent pas, la vanité d'un tel cadre est manifeste. Lorsque les procédures bureacratiques servent uniquement à souligner qu'elles peuvent être détournées pour servir le caprice et le pouvoir d'un Etat et de ses fonctionnaires, et lorsque les juges ne prétendent même pas détenir ou offrir une considération objective des cas qui se présentent à eux, cette farce de justice est écrite, dès le début, comme une tragédie.

Les informations fournies sur ce site sont basées sur l'expérience de DCI/PS dans son travail avec les enfants prisonniers palestiniens. Elles ont pour objectif à la fois de sensibiliser l'opinion publique sur la question et de la mobiliser pour faire appliquer les lois internationales par Israël.

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Témoignage de Mohammad Rajabi
15 ans Hebron, région de Kissara

Le témoignage suivant a été délivré sous serment à DCI/PS par Muhammad Fawzi Sa'dy Rajabi

« Le mercredi 11 juillet 2001, à 14 heures, je quittais la maison pour aller au champ de mon père qui est situé près de la colonie de Kiryat Arba'. Pendant que je cueillais les pêches, une jeep militaire m'arrêta. Un homme portant des vêtements civils et portant un pistolet sortit de la jeep. Il pointa son pistolet sur ma tête et m'ordonna de marcher devant lui vers la jeep. Il me demanda de lever les mains et de les mettres sur un mur. Il commença à me fouiller. Il me frappa au cou avec ses mains. Il commença à me donner des coups de pied, hurlant et me disant des choses comme « tu es un fils de pute »

Après quelques minutes, un groupe de soldats arriva. C'était le police des frontières. Trois d'entre eux me jettèrent à terre et me frappèrent avec leurs fusils. Ils me frappèrent à l'abdomen et aux mains. Puis, l'un des soldats me demanda de me lever, ce que je fis. A ce moment, ma mère et mon frère arrivèrent. Ils ont commencé à parler aux soldats, et à ce moment, un des soldats me mit dans la jeep. Quatre des soldats allèrent avec moi dans la jeep. La jeep commença à démarrer et les soldats se mirent à me frapper sur la tête avec leurs mains et leurs pieds. L'un des soldats me frappa à plusieurs reprises avec son poing et c'était très douloureux. En chemin, les coups alternaient avec les menaces de mort, et ils m'injuriaient disant : « tu es le fils d'une pute, tu es un enfant illégitime ».

Après cinq minutes, la jeep atteignit Ja'abara, une base militaire pour la police et les soldats. Ils me sortirent de la jeep, m'obligèrent à mettre les mains derrière la tête et de m'asseoir sous un toit métallique peu élevé. Ensuite, l'un des soldats me poussa et essaya de m'obliger à mettre les mains derrière le dos. Il me demanda de me lever et de le saluer. Il me demanda de rester dans cette position (le saluant) durant 30 minutes. Après, il me demanda de m'asseoir puis de me lever, vingt fois. Lorsque je lui dis que je me sentais fatigué, il me donna un coup de pied sur le bas de la jambe. Puis il me laissa m'asseoir. Après, je lui demandais s'il pouvait me donner quelque chose à boire. Dix minutes après, il m'emmena aux toilettes et me dit : « tu peux boire de l'évier » Je refusai, car je pensais que l'eau était sale. Ensuite, vers 15h30, l'un des soldats me prit et me mit dans une pièce avec un bureau et des placards. L'enquêteur, un grand chauve, était assis derrière le bureau. Un autre lui remit des papiers. Il me demanda de m'asseoir sur une chaise, ce que je fis. Il commença à me demander : « As-tu lancé des pierres ? As-tu brûlé Kiryat Arba'a avec un autre garçon, n'est-ce pas ? » Il me dit aussi que mon frère 'Alaa avait reconnu ceci. 'Alaa est mon frère âgé de 18 ans.

Ensuite, l'enquêteur demanda à un de ses employés de me sortir de la pièce. Je lui dis que je n'avais rien brûlé. Il me demanda de rester dehors, dans un couloir, en tenant mon pied gauche levé et de rester sur mon pied droit dix minutes durant. Ensuite il me prit dehors, dans la cour, où il commença à me battre, sur le visage. Deux autres hommes l'ont aidé à me battre. L'un des soldats a suspendu une grenade en plastique autour de mon cou et a mis quelque chose en métal devant son pistolet, le dirigeant sur ma poitrine. Entretemps, une jeep militaire arriva. Les soldats qui étaient avec moi y sont entrés et les quatre hommes qui étaient dans la jeep en sont sortis et se sont mis à côté de moi. Ils ont commencé à me battre. Ils ont fait un cercle autour de moi, m'ont frappé avec leurs mains en riant, et cela a duré 15 minutes. Puis ils m'ont emmené dans la jeep et m'ont demandé de me mettre sur le sol de la jeep. L'un d'eux m'a frappé avec ses mains. Trente minutes après, ils m'ont sorti de la jeep et m'ont mis dans la cour du centre Al-Majnouna. Ils m'ont mis dans une pièce et après cinq minutes, ils m'ont emmené à un médecin pour me faire examiner. Il m'a traité de manière raisonnable. Mais une autre personne qui se trouvait là, avec des vêtements civils, me donna un coup sur le cou et un autre dans le dos. Ensuite, ils m'ont poussé dans une jeep et m'ont ramené à la base militaire de Ja'abara. Lorsque nous sommes arrivés à Ja'abara, l'un des soldats m'a demandé de lever ma tête vers le ciel et de compter les étoiles. Il faisait nuit. Cinq minutes après il m'a autorisé à baisser ma tête.

Tout à coup, une voiture s'est arrêté devant moi et un colon en est sorti. Il a commencé à me battre et à me donner des coups de pied sur les jambes. Puis l'un des soldats m'a pris et m'a mis dans une pièce où il m'a pris mes affaires. Il a pris ma ceinture, ma montre et les lacets des chaussures. Il m'a bien traité. Puis il m'a mis dans une pièce et j'ai dormi jusqu'au matin. La chambre avait 6 lits. Il y avait deux couvertures et des toilettes. Peu après, Samer et Jadalla Dana sont venus. Ils ont dormi dans la même chambre que moi. Le matin, ils nous ont amené un petit-déjeuner fait de riz, d'haricots et d'œufs pour nous trois. Nous avons mangé. Le 12 juillet, le jeudi, ils nous ont apporté, à moi et Jadalla, des vêtements. Selon la police, les vêtements venaient de la famille. Une demi-heure plus tard, trois soldats sont venus. Ils nous ont emmené dans une pièce où étaient gardées nos affaires personnelles. Je me souviens qu'avant le petit-déjeuner, ils nous avaient emmené dans une pièce et nous ont demandé de signer un papier avec nos noms écrits dessus. Nous avons apposé nos empreintes digitales. Ils nous ont photographié et nous ont ramené dans la pièce.

Après le petit-déjeuner, ils nous ont attaché avec du plastique, nos mains attachées derrière nos dos. Ils nous ont recouvert les yeux et nous ont mis dans une jeep militaire. Longtemps après, ils m'ont sorti, moi et mes amis, de la jeep et nous ont emmenés à un endroit où il était marqué DCO, que j'ai remarqué lorsqu'ils ont enlevé nos bandes des yeux. Ils nous ont fait asseoir dans une pièce et nous ont bandé de nouveau les yeux. Nous avons passé un long moment à cet endroit. Ensuite, ils nous ont emmenés à un autre endroit et nous ont ramenés à la jeep. Les soldats sont entrés dans la jeep et nous ont conduit pendant 15 minutes. La jeep s'est arrêtée et ils nous ont emmenés dans une colonie. Puis ils nous ont enlevé nos bandeaux des yeux. Peu après, des gens habillés en civils sont venus et nous ont battus avec leurs poings.

Puis ils nous ont enlevé nos liens et nous ont attachés ensemble avec des liens en métal et des menottes. Ils nous ont mis dans un grand camion, et quelques soldats sont montés avec nous. Ils ont fumé et soufflaient la fumée sur nous. La camion a roulé pendant longtemps et puis s'est arrêté. Ils nous ont alors attachés, individuellement, avec des cordes. Ils m'ont pris par la ceinture et m'ont jeté dans une caravane à côté des deux autres garçons. Ils nous ont battus avec leurs crosses de fusils, des cordes électriques et des bâtons sur tout le corps. L'un des hommes poussa très fort son fusil contre mon arrière sans me demander d'ôter mes habits. Il a fait cela plus d'une fois. Il m'a enlevé les bandeaux des yeux et je l'ai vu. Il portait un masque sur le visage. Son masque était effrayant, avec des faux cheveux. Il portait un marteau. Il a continué à me battre toute la nuit, jusqu'au matin. Plusieurs soldats sont venus et ont commencé à nous injurier.

Le vendredi matin, le 13 juillet, ils ne nous ont pas apporté le petit-déjeuner. Ils nous ont forcé à boire un jus dans une boîte dont le goût était salé et épicé. A 9 heures du matin, ils nous ont pris et emmenés dans une voiture de police. Nous avions les mains liés et les yeux bandés. Avant de nous sortir de la pièce, l'eux d'eux me versa de l'eau froide sur la tête e le corps. J'avais très froid.

Après avoir fait une longue distance dans la voiture, ils nous ont mis dans une chambre ouverte, et un soldat dit que c'est Beit El. Ils m'ont pris, avec mes amis, dans une chambre. Puis ils nous ont pris nos affaires personnelles. Ils ont enlevé les bandeaux des yeux. J'ai signé un papier. Ils nous ont emmené dans la chambre ouverte, ils nous ont fait asseoir sur des chaises, nous ont donné à manger, du riz et du schnitzel. Nous n'avions pas mangé parce que nous étions très fatigués. Ils nous ont emmenés tous les trois dans une pièce qui a un lit et deux couvertures. Il n'y avait pas de toilette. Les toilettes étaient à l'extérieur de la chambre, et nous avions l'autorisation d'y aller trois fois par jour, le matin, à midi et le soir. Puis nous avions demandé à aller aux toilettes, mais nous étions obligés d'attendre le moment fixé. J'y suis allé trois fois par jour, ce qui n'est pas assez.

La situation a duré ainsi jusqu'à vendredi, le 20 juillet. Ce jour, trente minutes après avoir mangé, la police est venue et m'ont demandé, à moi et à Jadallah, de venir, nous ont emmenés dans une petite cellule d'isolement, qui mesure 1m sur 1m50. Les murs étaient très rugueux. Il n'y avait pas de toilette, mais un lit et trois couvertures, sans oreillers. Il n'y avait pas de fenêtres, juste une petite ouverture dans la porte qui était fermée. Il y avait une lampe, mais qui s'éteignait de l'extérieur. Deux heures après, Ils ont emmené Jadallah et je suis resté seul dans cette pièce. J'ai eu très peur, surtout lorsqu'il n'y avait pas de lumière. Je me rappelle que durant ces jours, ils me réveillaient intentionnellement de mon sommeil pendant la nuit, ils tapaient à la porte et mettaient une musique très forte. C'était une musique que je ne comprenais pas. J'ai aussi entendu la voix d'une femme qui hurlait et d'autres qui hurlaient de douleur.

J'ai été quatre fois devant la cour, mais je ne me souviens pas quand. J'ai été dans une cellule d'isolement deux jours. Le lundi 23 juillet, à 13 heures, un policier est venu. Il m'a dit de me préparer pour aller chez moi. Quelques minutes après, il m'a demandé de m'asseoir. Puis il est venu de nouveau et m'a demandé de me préparer pour retourner chez moi. Il m'a emmené dans la pièce où se trouvaient mes affaires personnelles et me les a remises. J'ai vu que l'avocat Samer Suda Al Sarafi était là. Il m'a dit qu'ils ont payé 7000 NIS pour me sortir. Ils m'ont menotté avec Jadallah, ensemble. Ils m'ont emmené vers une porte et un soldat a maintenu le poinçon des menottes pour nous faire trébucher.

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Témoignage de Mohammed Al Jaberi
17 ans, du camp de réfugiés Al Arroub

Ci-dessous une déclaration sous serment recueillie par DCI/PS de Mohammed Nami Hassan Al Jaberi, 17 ans, du camp de réfugié Al Arroub

« Près de 30 soldats ont envahi ma maison à 2h30 du matin le 17 août 2001. Ils ont fouillé la maison et dérangé nos affaires, cassé les vitres et confisqué mon agenda. Ils m'emmenèrent sur le toit de la maison pendant deux heures et me questionnèrent à propos des gens qu'ils cherchaient. Ensuite, ils m'emmenèrent dans la rue, les yeux bandés et mes mains liées derrière le dos avec des liens en plastique. Ils me forcèrent ensuite à marcher rapidement le long environ d'un kilomère. Lorsque je ralentissais, ils me poussaient. Lorsque nous atteignirent la jeep, ils m'y poussèrent et je cognai ma tête contre le toit de la voiture. Mon frère Abed s'y trouvait. Ils nous forcèrent à nous asseoir sur le sol de la jeep.

Il y avait quatre soldats qui nous battaient lorsque la jeep roulait, pendant une demi-heure. Ils nous insultaient et juraient tout au long du trajet et nous menaçaient de violences sexuelles. Ensuite, nous atteignimes le camp militaire où ils nous emmenèrent à l'infirmerie. Puis ils nous mirent dans un mètre, les yeux bandés et les mains liées. Nous avons passé toute la nuit, dehors, sans boire ni manger. Ils amenèrent deux autres prisonniers pendant que nous étions là-bas.

Ensuite, ils nous mirent, mon frère et moi, ainsi qu'un autre prisonnier, dans un camion. L'un des soldats me poussa devant lui alors qu'un autre me tirait en hauteur par mes cheveux. Nous étions trois à l'intérieur du camion avec plusieurs soldats. Le camion roula pendant environ trois heures jusqu'à ce qu'on arrive à un poste militaire. Ensuite, ils nous ont transféré dans un autre camion qui roula pendant une heure encore.

Quelles formes de tortures ont-ils utilisé ?

Ils m'ont frappé sur tout le corps avec leurs mains et leurs casques, et m'ont donné des coups de pied. Ils ont menacé de m'attaquer ainsi que ma famille, de me tuer si je n'avouais pas. Ils juraient contre moi et insultaient mes parents, mes frères et les chefs palestiniens.

Comment te menaçaient-ils ?

Ils menaçaient de nous tuer et de commettre sur nous des violences sexuelles. Ils disaient qu'ils allaient nous tuer et nous jeter dans la rue.

Comment vous ont-ils mis dans la jeep ?

Deux soldats m'ont aggripé par derrière et de côté et m'ont poussé dans la jeep. J'avais les yeux bandés et les mains liées, ma tête congna contre le toit de la jeep.

T'ont-ils lié ou passé les menottes ?

Des liens en plastique tout le temps.

Où t'ont-ils emmené ?

Ils m'ont transféré à Al-Majnouna (un centre d'interrogatoire israélien). Tous les jours, j'étais envoyé pour interrogatoire à la colonie de Kiryat Arba.

As-tu vu un médecin ?

J'ai été chez le médecin avant l'interrogatoire. Je ne sais pas où se trouve son cabinet car j'avais les yeux bandés.

T'ont-ils pris tes affaires ?

Ils m'ont pris mes affaires à Al Majnouna. Le soldats qui les a prises était rude, il me fit tenir face au mur. Il me fit ouvrir les jambes, me fit lever les bras et me fouilla. Il me frappa avec un baton sur ma jambe gauche.

Quelles furent les conséquences de l'interrogatoire ?

J'avais un mal de tête continu et étais très fatigué.

Dans quelles conditions t'ont-ils enfermé ?

Ils me mirent dans une pièce qui mesurait 4mx3m. Il y avait deux petites fenêtres mesurant 20 à 50 cm. La pièce était humide et était remplie d'insectes. Les matelas étaient humides. Quelques jours, ils nous donnaient deux repas, parfois trois. Ils ne nous donnaient rien si nous contrarions les gardiens. La quantité d'aliments était vraiment minime et nous ne savions pas ce que c'était.

Il n'y avait pas de savon ou de toilettes disponibles pour nous laver et il nous était interdit de recevoir les visites familiales au cours des interrogatoires. Après quatre jours d'interrogatoire, ils ont étendu la durée pour quatre jours supplémentaires. Le 9ème jour, ils m'ont relâché sans aucune charge contre moi.

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Témoignage de Rami Za'ul
16 ans, du village Husan, près de Bethléhem

Parmi les cas les plus alarmants de torture d'un enfant en l'an 2000, figure le cas de Rami Yassir Za'ul, 16 ans, du village Husan, près de Bethléhem. Cet enfant a été emprisonné le 30 octobre 2000 à environ 1h30 du matin. Plusieurs sodlats de l'armée israélienne, des gardes frontières et de GSS ont entouré sa maison de tous côtés, avant de lancer l'attaque. Certains avaient des masques noirs sur leurs visages, entièrement couverts. Tous étaient équipés d'armes lourdes. Ils ont pris Rami de son lit, ont fouillé la maison, terrifiant sa famille, dont ses frères et sœurs. Ils ont bandé les yeux de Rami et lié ses mains derrière le dos. Il fut ensuite mis dans une voiture miliaire et emmené au centre de détention de Gush Etzion, au sud du village Husan.

Selon Rami, les forces israéliennes qui l'ont attrapé hurlaient contre lui dans la jeep, lui demandant d'avouer et ils l'ont battu avec leurs fusils sur son dos et sa tête. Lorsqu'ils sont arrivés au centre de détention, les forces israéliennes l'ont pris directement à la pièce d'interrogatoire, vers 2h00 du matin. Au cours de son interrogatoire, Rami a supporté les formes de torture suivantes :

Les agents israéliens le battaient très fort avec leurs mains et leurs pieds, ils l'empêchaient de dormir, ils l'ont attaché à une chaise (position de viol), de l'eau glacée puis chaude était alternativement jetée sur son corps. A un moment de l'interrogatoire, Rami a été forcé de se tenir sur une jambe, et lorsque l'officier qui menait l'interrogatoire lui a demandé d'avouer et que Rami a refusé, il a commencé à le frapper sur la jambe sur laquelle il se tenait. A un autre moment, ils ont forcé Rami à se promener d'une pièce à l'autre, les yeux bandés, jusqu'à ce qu'il trébuche dans les escaliers et tombe.

A cause de ce traitement, Rami a perdu conscience et a été transferré à l'hôpital Hadassa Ain Karem à Jerusalem où il a été soigné et gardé pour un jour. (L'hôpital a plus tard réclamé le paiement des soins de la famille de Rami). Lorsque les forces israéliennes l'ont de nouveau ramené pour poursuivre l'interrogatoire, il fut forcé de s'asseoir sur le sol du car de police. L'un des agents a frappé Rami sur son œil droit et lorsque le jeune s'est plaint de la douleur, l'homme a augmenté ses coups.

Ils ont ramené Rami à Gush Etzion et ont repris l'interrogatoire. Un de ceux qui menaient l'interrogatoire demanda à Rami s'il voulait avouer, Rami a refusé. Ils le frappèrent alors avec un bâton sur tout son corps. Les mains de Rami étaient toujours attachées derrière le dos. Il fut ensuite placé pour un moment dans une chambre de 3 mètres de long. Plus tard, au cours de l'interrogatoire, lorsque Rami refusa d'avouer, ils le mirent dans une baignoire, ouvrant la douche sur sa tête. Il entendit l'un des interrogateurs dire : « Il tient bon, c' est un âne ». Les coups ont continué. Ils ont ensuite amené un livret jusqu'à lui et l'ont forcé à signer une déclaration écrite en hébreu qu'il n'a pas comprise. Après plusieurs coups, il aurait signé une fausse confession et fut emmené dans une petite cellule isolée.

En août 2001, Rami est toujours emprisonné. Il est actuellement enfermé dans la prison de Megiddo.

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Témoignage de Nasser Zeid
17 ans, du camp de réfugiés Jalazon

Il fut arrêté le 27 mars 2000. Il fut soumis à de graves tortures au cours de son interrogatoire et condamné à la Prison de Telmond. Il fut récemment élu par ses compagnons de prison en tant que représentant des prisonniers et fut durement battu au cours des attaques des gardiens des prisons, en quatre occasions séparées.. Concernant cette affaire, une déclaration sur l'honneur de Nasser ainsi que ses lettres adressées à sa mère, ses frères et sœurs sont disponible sur le site.

Nasser a souvent été mis en isolement, en moyenne une semaine pour chaque mois passé en détention, dans une cellule minuscule. Le 26 juin, il fut envoyé en isolement pour un mois, mais, les règlements de la prison interdisant qu'un détenu soit mis plus d'une semaine en isolement, les autorités de la prison l'ont mis une semaine, puis il demeura la semaine suivante tout en ayant l'autorisation de sortir de sa cellule une heure par jour, et la troisième semaine il fut placé en isolement continu alors que la quatrième semaine, il avait le droit de sortir une heure par jour.

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Le cas de Sanaa' Amer

Age : 14 ans
Lieu de résidence : Al-Khalil (Hebron)
Date d'arrestation : 20 février 2001
Lieu d'arrestation : Rue al-Shuhada, Al-Khalil
Lieu de détention : Prison des femmes à Ramle (Neve Tertze)

Sanaa' est élève (classe de 4° ou 3°) à l'école de Dura des Nations-Unies dans la région d'al-Khalil. Elle se trouvait avec sa sœur Abir lors de son arrestation. Abir fut accusée d'avoir préparer une attaque sur un colon avec un poignard. Sanaa' a fait la déclaration suivante, à l'avocat de DCI en mars 2001:

« J'ai été arrêtée le 20 février 2001 vers 12H, dans la rue Al-Shuhada, à al-Khalil. Je me trouvais avec ma sœur Abir. Nous avions quitté la maison ensemble à Dura pour aller à al-Khalil. Dans la rue al-Shuhada, je me trouvais éloignée de ma sœur, au bout de la rue. Tout à coup, elle se dirige vers un colon et les soldats l'arrêtent. Je parlais à un journaliste de ce qui s'est passé, un soldat s'approche, me saisit le bras et m'emmène vers une jeep militaire. Il me frappe sur la joue droite tellement fort que j'avais mal à l'oreille pendant une semaine. Dans la jeep, il y avait deux soldats devant et deux derrière. Il m'ont alors emmené à la colonie de Kiryat Araba où ils m'ont pris les empreintes digitales et noté mes signes particuliers.

Ensuite, j'ai été emmenée à une pièce d'interrogatoire où se trouvaient deux hommes en civil. L'un d'eux parlait en hébreu et l'autre en arabe, ils m'ont accusé ede porter un poignard et de planifier une attaque, avec sa sœur, contre un colon. L'homme qui parlait en arabe m'a frappée et m'a saisi par mon cou. Il m'a frappée sur le coude avec quelque chose qui se trouvait sur la table ce qui a causé des contusions sur mon bras (les contusions furent remarquées par l'avocat de DCI). Une heure ou une heure et demie plus tard, ils m'ont fait sortir de cette pièce et je me suis assise sur une chaise hors de la pièce. Vers 9 heures du soir, ils nous ont prises, ma sœur et moi, au centre de détention de la concession russe. Ils nous ont mises dans une pièce. Nous avons été exposées aux tracasseries des policiers et avons passé 19 jours dans ce lieu. Nous avions passé tout le temps dans cette pièce et avions le droit de sortir une heure par jour. Seul mon père a pu nous visiter pour la fête d'al-Adha (fête musulmane).

Nous avons été transférées à la prison de Ramleh, le 11 mars. Personne n'avait l'autorisation de nous visiter et nous étions mises dans la section d'isolement. Nous n'avons reçu ni vêtements ni autres choses nécessaires. Nous avions dormi sur un matelas sans oreiller. Il y avait seulement deux minces couvertures qui n'étaient pas suffisantes pour nous tenir chaud.

Ils nous ont informé que nous allions rester dans cette section jusqu'à ce qu'ils préparent une pièce pour nous. Nous sommes à présent dans une section criminelle et nous ne rencontrons les prisonniers politiques qu'au cours de notre heure de détente. Il n'y a rien pour nous aider à passer le temps, ni télévision, ni radio, et nous sommes tout le temps ennuyées par les prisonniers criminels.

Tout ce que je voulais, c'était de retourner à l'école, voir mes amis et ma famille. Je rêvais que j'étais à l'extérieur de la prison.

Le 22 mai 2001, l'avocat de DCI/PS a visité la prison de Ramleh et a été mis au courant de la détérioration des conditions des détenues palestiniennes. Un prisonnière a informé l'avocat de DCI/PS que deux semaines avant la visite, vers 10 heures du soir, plusieurs prisonnières politiques palestiniennes se trouvaient ensemble quand des prisonnières criminelles, détenues dans une cellule située en face des prisonnières palestiniennes, ont commencé à les battre et les injurier. L'administration de la prison n'est pas intervenue avant que les prisonnières politiques ne commencent à rendre les coups. A ce moment, l'administration est entrée dans la cellule des prisonnières politiques et a envoyé huit d'entre elles vers l'unité d'isolement.

Sanaa' était présente au cours lors de l'altercation avec les prisonnières criminelles, mais elle n'a pas été placée en isolement à cause du fait qu'elle est asthmatique et qu'une telle mesure menaçait sa vie. Elle fut mise dans une chambre. Pendant deux jours, ses bras et ses jambes étaient liés à son lit, de 10 heures du soir à 6 heures du matin. A 6 heures, ses liens étaient relâchés mais elle restait dans la chambre sans TV ni aucune chose personnelle. Le troisième jour, elle fut placée toute seule dans sa chambre pour 12 jours sans aucun contact humain, sans rien avoir pour occuper son temps, ni même le livre qu'elle lisait lui a été retiré.

Sanaa' rapporte qu'elle-même et une autre jeune palestinienne détenue avaient besoin de livres scolaires pour qu'elles puissent poursuivre leurs études.

Le 24 avril, l'affaire de Sanaa' fut présentée devant la cour, et le procureur de la cour militaire a proposé un accord sur une peine de trois ans de prison. L'avocat de DCI/PS représentant Sanaa' devant la cour a refusé cette proposition.

A la fin du mois de juin, les détenues politiques de la prison de Ramleh ont engagé une grève de la faim réclamant 4 points :

  • Le droit de choisir leur représentante parmi elles pour traiter avec l'administration de la prison.
  • Le droit de poursuivre leur éducation dans la prison. Ce droit est accordé aux prisonnières criminelles dans la prison de Ramle mais refusé aux prisonnières politiques puisque le matériel est en hébreu et fait partie du programme israélien.
  • Le droit de recevoir un traitement médical adéquat. Les détenues palestiniennes ont refusé d'aller à la clinique de la prison suite à l'expérience subie par la sÅ“ur de Sanaa', Abir, qui fut emmenée de force à la clinique, à cause de son état, en juin dernier. Abir a été battue par les gardiens de la prison sur le chemin de la clinique et ensuite dans la clinique. Il n'y a pas de médecins disponibles à la clinique, mais uniquement des infirmières, et les prisonnières ont remarqué qu'au lieu d'être soignées, elles étaient battues.
  • Le droit d'avoir plus d'une heure de détente hors de leurs cellules.

Le 5 juillet, l'avocat de DCI/PS a voulu visiter Sanaa' mais l'entrée lui fut refusée et il lui fut dit qu'il devait se procurer une copie du dossier de la cour avec son nom. Ceci est une violation évidente des procédures de la prison israélienne car l'avocat avait une autorisation signée par Sanaa' et par sa famille en tant que représentant légal. L'administration de la prison a refusé la demande des grévistes de la faim et plus de 20 policiers ont attaqué les détenues avec des gaz lacrymogènes et des batons.

Les prisonnières furent emmenées en isolement et battues, et toutes leurs affaires leur furent retirées de leurs chambres. Au cours de l'attaque, Sanaa' a été battue avec des batons sur ses bras et ses jambes. Ses bras furent attachées derrière son dos et elle a reçue des coups de pied de la police sur son estomac, la fa isant cracher du sang. Jusqu'au 12 juillet, Sanaa' n'avait reçu aucun traitement médical alors qu'elle ressent de la douleur chaque fois qu'elle mange ou boit. La grève de la faim s'est arrêtée après que l'administration de la prison ait promis de prendre en compte les revendications des détenues, mais au moment où ce rapport est rédigé, ces promesses sont encore vagues.

LE PROCES

Le procès de Sanaa' fut entendu le 12 juillet par trois juges qui ont délibéré pendant 3 heures. Au cours du procès, Sanaa' a été retenue dans la salle du tribunal très tôt le matin jusqu'à 5 heures de l'après-midi, sans nourriture. Ses jambes étaient attachées pendant tout ce temps et ses mains liées par des menottes jusqu'à ce que les juges quittent la salle du tribunal.

Les soldats ont refusé à son père de saluer sa fille et il a été interdit à un observateur de la section suédoise de la commission internationale des juristes de lui donner du chocolat. L'avocat de DCI a noté que Sanaa' était visiblement secouée par la séance et ne comprenait pas clairement les questions des juges.

Après les délibérations, Sanaa' a reçu une peine de un an de prison ferme et quatre ans de prison avec sursis au cas où elle commettait une faute au cours des cinq années à venir. DCI/PS a été choquée par la sévérité de la peine prononcée contre Sanaa' par la cour militaire. La peine n'a pas pris en compte ni son âge ni le fait qu'elle n'a commis aucun acte violent. Sanaa' s'est retrouvée accusée de préparer une attaque contre un colon, toutefois la cour a admis que Sanaa' n'a pas mis à exécution son plan, et en fait, au moment de son arrestation, elle se tenait debout toute seule et ne savait pas ce qui se passait autour d'elle.

Il est utile de faire une comparaison ici avec la peine prononcée contre Nahum Koman, un colon israélien installé illégalement et âgé de 37 ans, qui a reçu pour peine 6 mois de travail pour la communauté pour le meurtre brutal d'un enfant palestinien de 11 ans, Hilmi Shawasheb. Selon des témoins oculaires, le 27 octobre 1996, Koman, de la colonie de Bitar Elit, dans la région de Bethlehem, a tué avec brutalité Hilmi Shawasheb, du village de Husan, lui donnant des coups de pied dans la tête et le frappant avec la crosse de son fusil. Koman a été d'abord acquitté du meurtre par le juge Ruth Orr du district de Jérusalem. Toutefois, après un appel fait par les plaignants, la cour suprême israélienne a, le 13 novembre 2000, annulé la décision, a trouvé que Koman était coupable et a redemandé son jugement à la cour du district. En dépit du fait que la cour suprême ait trouvé que Koman était coupable du meurtre abject de Shawasheb, Koman a eu une peine de 6 mois de service communautaire et une somme de 70,000 NIS (environ 17,000 dollars) à payer.

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Le cas de Naji Hamde Al Ajl
16 ans, Hebron

Date de naissance : 28/12/1984
Lieu de résidence : Al-Khalil (Hebron)
Date d'arrestation : 19 juin 2001
Lieu d'arrestation : Al-Khalil (Hebron)
Lieu de détention : Prison de Megiddo

Naji a été arrêté le 19 juin 2001 et emmené à Kyriat Arba où il a attendu trois heures avant d'être transporté en jeep militaire au centre de détention Addorym.

Selon Naji, sur son trajet à Addorym, il a été forcé à s'asseoir sur le sol de la jeep entre deux soldats israéliens, et il a été battu à plusieurs reprises par les deux jusqu'à ce qu'il commence à saigner du nez. A son arrivée à Addorym, le responsable de l'interrogatoire a dit à Naji : Tu as vu le genre de coups que nous pouvons donner, au cours de ton trajet jusqu'à ici, veux-tu avouer ou bien nous reprenons les coups ? Pris de peur, Naji a signé une déposition disant qu'il a jeté des pierres, 150 fois entre le premier janvier 2001 et le 8 juin 2001.

Au cours de son premier procès le 26 juin, l'avocat nommé par DCI/PS a affirmé que les vêtements de Naji étaient couverts de sang à cause des coups qu'il a reçus et Naji l'a informé qu'ils lui ont refusé toute assistance médicale à Addorym. Il est actuellement en attente de procès, à la prison de Megiddo.

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Le cas de Wajdi Ayoub Gheith
15 ans, Hebron

Date de naissance : 25/06/86
Lieu de résidence : Vieille ville d'al-Khalil (Hebron)
Date d'arrestation : 25 Mars 2001
Lieu d'arrestation : Vieille ville d'al-Khalil
Lie de détention : Prison de Telmond

Wajdi a quitté la maison le matin du 25 mars 2001 pour acheter quelques objets pour la maison. Alors qu'il n'était pas encore rentré le soir, un ami du père de Wajdi l'informa qu'il a vu Wajdi en train d'être arrêté ce matin par les soldats israéliens.

Selon une déclaration sur l'honneur de la part de Wajdi, il a été arrêté au barrage dans la vieille ville, et il a été gardé assis, les mains liées pour une durée d'une heure. Il fut emmené au camp militaire d'Addorym où la police israélienne l'a interrogé à deux reprises.

Le 26 juin, il a été déclaré coupable d'avoir lancé des pierres sur des soldats israéliens en deux occasions. Il a reçu une peine de 8 mois de prison ferme et douze mois avec sursis s'il lançait des pierres les cinq années à venir. Il a dû également payer 1000 NIS (environ 250 dollars = environ 1750 FF). Après avoir été jugé, il fut emmené à la prison de Telmond, à l'intérieur d'Israél.

Wajdi souffre de problèmes médicaux qui réclament une assistance médicale. En contradiction avec les lois internationales, il a été incarcéré dans la prison de Telmond avec 20 enfants prisonniers israéliens de droit commun bien qu'il soit prisonnier politique. Cinq autres Palestiniens prisonniers politiques sont incarcérés dans la même section.

Wajdi est petit de taille et a été régulièrement battu et insulté par les prisonniers de droit commun, sans aucune intervention de l'administration pénitentiaire. Ses affaires personnelles ont été prises par les prisonniers de droit commun et il n'a pas le droit de recevoir des visites de sa famille à cause des bouclages de la Cisjordanie. Il n'a pas non plus le droit de recevoir des visites car les autorités de la prison refusent d'apporter du matériel éducatif en arabe correspondant au cursus scolaire palestinien (tous les matériels éducatifs sont en hébreu et sont appropriés au système israélien). Parce qu'il est emprisonné avec les prisonniers de droit commun, il ne peut recevoir une aide monétaire de la Société des Prisonniers Palestiniens pour qu'il puisse acheter des objets de la catine, comme le font les autres prisonniers politiques palestiniens.

Au cours des visites régulières à Wajdi, l'avocat du DCI a été témoin du déclin rapide de l'état psychologique, dû à son emprisonnement avec des criminels. Toutes les demandes faites aux autorités de la prison de mettre Wajdi dans la section politique de la prison ont été reçues avec des promesses de revoir la situation, mais jusqu'à maintenant, aucune action n'a été entreprise.

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Le cas de Saddam Ali Ayed Awad
10 ans, Beit Ummar, près d'al-Khalil

L'enfant Saddam a été arrêté le 10 juillet 2001. Après sa libération, un membre du DCI/PS a eu l'entretien suivant avec cet enfant de dix ans.

Détails de l'arrestation

Le mardi 10 juillet, vers 11 heures du matin, l'armée israélienne est entrée dans Beit Ummar où il y a eu des affrontements avec les jeunes de la région. Les soldats sont arrivés au centre du village et Sadam a été surpris par la présence d'une jeep israélienne alors qu'il retournait chez lui. Il a essayé de courir, mais ils l'ont suivi et l'ont arrêté. Ils ont commencé à le battre avec leurs poings et des batons et l'ont placé dans une jeep. Dans la jeep, ils lui ont attaché les mains avec des liens en plastique et lui ont bandé les yeux. Ils l'ont encore frappé sur sa main droite avec leurs mains et des batons, lui demandant les noms des gens qui lançaient des pierres et si son père était membre du Hamas, du Fatah ou du Front Populaire de Libération de la Palestine. Ils l'ont emmené au centre de détention de Etzion, près de Bethléhem.

Que t'ont fait les soldats lorsqu'ils t'ont arrêté ?

Ils m'ont battu sur tout le corps, surtout sur mon bras. Mon bras droit a été récemment opéré et j'ai un implant en platinium. De puis, ils m'insultaient en permanence et me mmenaçaient en me disant qu'ils allaient me tuer si je disais que j'ai été frappé. Lorsque je suis arrivé à Etzion, ils m'ont placé dans une pièce et m'ont battu avec des tubes en plastique. Ils m'ont forcé à enlever mes vêtements et ont mis des plantes pourries qui puent près de moi. J'ai passé cette nuit tout seul, sans lumière, mes mains attachées et mes yeux bandées jusqu'au matin. Je n'avais pas le droit d'aller aux toilettes pendant deux jours.

Quels sont les effets de ces méthodes sur ta situation psychologique et physique ?

Mon bras me fait rès mal et j'ai toujours des maux de tête et j'ai peur et tendu tout le temps.

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Rapport du DCI-PS :
Des centaines d'enfants palestiniens arrêtés au cours des 12 premiers jours de l'invasion israélienne
Des rapports édifiants sur la torture

9 avril 2002

DCI/PS exprime sa grave préoccupation à propos de la condition des centaines d'enfants palestiniens arrêtés par les autorités militaires israéliennes au cours des derniers jours. Commencée lors de l'invasion de plusieurs villes palestiniennes le mois dernier, les autorités militaires israéliennes ont lancé une large campagne d'arrestations, jamais vue auparavant, qui a touché des miliers de Palestiniens mâles, incluant un nombre significatif d'enfants palestiniens.

Cette pratique se poursuit au cours du siège actuel, avec plus de 850 Palestiniens mâles détenus de la région de Ramallah et plus de 400 de la seule région de Bethléhem. Plus de 10% de ces personnes arrêtées sont des enfants. Les détenus sont privés des droits d'accès aux avocats et les informations concernant leurs lieux de détention ne sont pas connues par les familles et les organisations des droits de l'homme. Ces arrestations massives sont particulièrement alarmantes étant donné les témoignages des détenus qui font état de tortures.

Selon les informations de Addameer, Organisation de droits de l'homme et de soutien aux Prisonniers, 700 personnes ont été arrêtées à Ramallah (chiffre du 3 avril), et près de 20% de ces personnes arrêtées sont des enfants.

Les enfants palestiniens sont torturés au cours de la détention

Selon les informations reçues par le DCI/PS d'un détenu adulte relâché récemment, il y a près de 100 enfants palestiniens (âgés de moins de 18 ans) détenus dans le camp militaire de Ofer, à Beitunia, près de Ramallah, dans des conditions dégrandantes et inhumaines. Tous les détenus, adultes et enfants, ont été placés dans des cours sans abri dans le camp militaire, sans nourriture ni couvertures, et ont été gardés les mains liées et les yeux bandés entre 3 et 5 jours. Lorsqu'ils ont informé les soldats qu'ils avaient besoin de couvertures, ils ont été obligés d'attendre près de deux heures. Lorsque les soldats ont finalement accepté leur requêtes, les bandes sur les yeux ont été un peu relâchées mais leurs mains sont restées attachées. Au cours des trois premiers jours, les détenus ont été entièrement privés de nourriture. Lorsque plus tard, ils ont reçu de quoi se nourrir, il leur fut distribué très peu, cinq prisonniers recevant ce qui correspond à la ration d'une seule personne.

Les prisonniers et les soins médicaux

Les prisonniers devant être soignés ont reçu des traitements barbares de la part des médecins israéliens. Un prisonnier malade fut informé par le médecin qu'il n'avait pas à venir le voir tant qu'il pouvait encore marcher. Il lui fut dit que lorsqu'il ne pourrait plus marcher, le médecin viendrait à lui. De plus, les prisonniers blessés de l'hôpital Hadassah ont été transférés à Ofer.

Une semaine après leur arrestation, un groupe de détenus a été libéré. Les détenus ont été transportés en bus au camp de réfugiés de Qalandia, hors de Ramallah, et laissés là-bas vers 4 heures de l'après-midi. Ils ont attendu plusieurs heures avant que la Croix Rouge ne vienne et ne les transporte jusqu'au camp de réfugiés Al Amari à Ramallah. De là, ils sont allés, en groupes, jusqu'à leurs domiciles respectifs, situation particulièrement dangereuse vu le couvre-feu imposé aux résidents de Ramallah.

Le témoignage est souvent identique à cette déclaration donnée au DCI/PS par un enfant de 17 ans, Samih Sameeh Atta Judeh, de Ramallah, récemment libéré après 9 jours et demi de détention :

"le 30 mars, à 2h30 du matin, un groupe de soldats israéliens sont arrivés à mon domicile. Cinq d'entre eux sont entrés dans la maison les autres l'ont encerclée. Pendant que les soldats étaient dans la maison, ils ont endommagé nos affaires et meubles. Ils étaient très agressifs envers ma famille et moi-même. Ils ont commencé à me frapper alors que je me trouvais dans ma maison, en utilisant leurs mains et crosses. Ensuite, ils m'ont transféré avec mon frère dans un véhicule militaire jusqu'à l'école al-Mughtarabeen à al-Bireh. Nous avons été placés dans la cour dehors, les yeux bandés et les mains liées et ils nous ont laissés deux jours sous la pluie et le froid sans couverture. Le tritement là-bas était très mauvais. Les soldats nous ont battus et nous ont crié dessus.

Deux jours après, nous avons été transférés au camp militaire Ofer. Là-bas, nous avons passé des jours dans une cour exterieure, près du bureau des interrogatoires. Nous avions toujours les yeux bandés et les mains liées, et nous avons été laissés ainsi trois jours sous la pluie et dans le froid, sans couverture. Durant ces trois jours, nous n'avons pas non plus reçu de nourriture. Après ces trois jours, je suis entré pour l'interrogatoire, qui a duré approximativement un quart d'heure. Les interrogateurs m'ont demandé des questions générales, comme qui étaient mes amis et qui nous visite. J'ai été battu et menacé au cours de l'interrogatoire.

Après, ils m'ont mis dans une petite tente où il y avait 60 prisonniers. Peu après, ils ont amené une autre petite tente et nous nous sommes répartis entre ces deux. Il y avait quelques couvertures de disponibles, mais pas assez pour nous tous et nous étions mouillés. De plus, la tente était percée. J'ai passé deux jours sous la tente. Ensuite, j'ai été transféré aux baraques où j'ai encore passé deux jours et demi. Finalement, j'ai été transporté au camp de Qalandia où ils nous ont libérés. Pendant que l'on se trouvait dans le bus, nous avions été battus. Pendant le temps où nous étions détenus à l'école et après l'interogatoire, nous avions eu une faible quantité de nourriture. Par exemple, une pomme pour être divisée en quatre, un yaourt partagé en dix, chacun de nous avait un demi-morceau de pain par jour".

DCI/PS a parlé avec Saber Shayeb et Simon Awad de Beit Sahour qui ont été libérés de leur détention à Gush Etzion, une colonie près de Bethléhem. Saber et Simon ont été arrêtés le dimanche et ont été détenus avec des centaines d'autres personnes de la région, dont des enfants. Les détails relatifs à leurs arrestations sont les suivants :

"Au cours de la dernière semaine, les résidents de Beit Sahour ont transformé le local de la municipalité en salle d'urgence pour aider les gens et leur fournir la nourriture, le lait et autres produits nécessaires. Lorsque les Israéliens ont découvert cela, ils ont décidé d'attaquer le bâtiment et ont empêché la population d'utiliser ces services. Pour entrer dans le bâtiment, les soldats israéliens ont enfoncé les deux maisons proches, celles dans lesquelles Saber et Simon vivent. Ils ont pris Saber et Simon et les ont utilisés comme boucliers humains afin de s'approcher du portail du bâtiment de la municipalité. Ils ont détruit l'entrée, cassé ce qu'il y avait et détruit le coffre où étaient posés des documents précieux. Après les avoir utilisés comme boucliers humains au cours de l'invasion du bâtiment municipal, ils ont arrêté Simon, Saber et ses deux frères et les ont emmenés à Gush Etzion.

Ils ont été gardés dans une petite pièce mesurant 6mx4 avec environ 80 autres prisonniers. Une autre salle de même surface contenait autant de prisonniers. Ils ont noté qu'environ 50 nouveaux détenus étaient amenés au centre tous les jours, certains étaient libérés et d'autres transférés à la nouvelle prison Ketziot réouverte (Ansar III) qui a une capacité de 6000 personnes.

Pendant trois jours, Saber et Simon ont été gardés les yeux bandés et les mains liées tout le temps. La salle où ils se trouvaient était très petite et ils étaient forcés de s'asseoir et de dormir sur le sol, sans couvertures. Ils étaient interdits de parler ensemble. Saber rapporte qu'il y avait un enfant de 14 ans en détention, et environ 20 enfants âgés entre 16 à 17 ans, seulement dans la salle où il se trouvait. Ils pensent qu'il y a environ le même nombre d'enfants dans l'autre salle.

Au cours de la période de détention, ils ont été soumis à une humiliation continuelle. Ils ont été poussés avec des crosses, battus et empêchés d'aller aux toilettes. Les détenus ont été pourvus d'une petite quantité de nourriture. Chacun a été pris pour l'interrogatoire et Saber et Simon rapportent avoir entendu des cris de douleur en provenance des salles d'interrogatoire.

Hier, un ordre fut donné pour libérer les quatre détenus. Toutefois, un des frères de Saber a été transféré vers un autre lieu avant que Saber ne soit ribéré. Son lieu de détention reste inconnu jusqu'à présent.

Le phénomène de l'arrestation et de l'emprisonnement des enfants palestiniens n'est pas nouveau. Depuis 1967, les autorités d'occupation israélienne ont arrêté, interrogé, torturé et incarcéré des enfants palestiniens pour leur activité politique. Chaque année, DCI/PS représente des centaines de ces mineurs devant les cours militaires israéliennes et suit leurs conditions de détention. Depuis le début de l'intifada en septembre 2000 et avant le siège actuel, DCI/PS a estimé que plus de 700 enfants avaient été arrêtés par l'armée israélienne. Près de 160 sont détenus dans les prisons israéliennes et des centres de détention, avant même la camapgne récente d'arrestations.

La grande majorité de ces enfants sont emprisonnés pour le "crime" d'avoir lancé des pierres. Chaque enfant arrêté a vécu virtuellement le processus terrifiant et abusif que constitue la torture. Les enfants détenus politiques palestiniens incarcérés par les Israéliens passent d'habitude par des procédures d'interrogation qui suivent une structure régulière. Le processus de torture commence dès le moment de l'arrestation, du transfert, de l'interrogatoire et de l'emprisonnement.

La torture par Israël des prisonniers politiques palestiniens, y compris les enfants, est une procédure toujours à l'œuvre et systématique à laquelle ont été soumis des milliers de Palestiniens. Son application s'étend dans le cadre des questions "sécuritaires". De plus, elle est active dans le cadre d'un système d'occupation militaire israélienne de la terre palestinienne et du contrôle militaire sur environ 3 millions de Palestiniens dans les territoires occupés.

Concernant les formes d'abus auxquels sont soumis les enfants palestiniens détenus politiques, plusieurs questions doivent être prises en considération :

a - Tout acte individuel faisant partie de l'arrestation et du processus des interrogatoires a pour but d'humilier et de soumettre le détenu. Pris individuellement, des actes particuliers ne peuvent constituer une torture. Considérés dans leur ensemble, toutefois, les abus qui parviennent à terrifier physiquement et psychologiquement les enfants, constituent une torture. Les prisonniers ont les mains liées et les yeux bandés, ils sont battus, empêchés de dormir pendant des périodes diverses, privés de nourriture, privés d'accès aux toilettes, empêchés de changer de vêtements. Les prisonniers parlent, à juste titre, de traitement déshumanisant. Il devient donc nécessaire de prendre en considération les liens entre les mauvais traitements physiques et psychologiques, les premiers étant appliqués pour diminuer physiquement l'enfant, ce qui affecte en conséquence son état psychologique, exacerbant les effets de ces deux types de mauvais traitement.

b - De tels abus prennent place dans le contexte d'une occupation d'une période de 34 ans sur environ 3 millions de civils, occupation qui a été déjà caractérisée par une violence systématique contre les enfants, d'un point de vue ethnique, religieux et national, ajoutant à cela la peur de l'enfant au moment de l'arestation et l'exacerbation des effets de ces mauvais traitements.

c- Finalement, nous devons considérer en permanence que les sujets de tels abus sont des enfants. Des méthodes similaires appliqués à des adultes de 30 ans n'auront évidemment pas les mêmes conséquences que lorsqu'il s'agit d'enfants.

Les cours militaires israéliennes, contraire à un système de justice

Il y a une règle du droit international universellement accepté selon lequel la détention d'un enfant doit être effectif en tant que mesure en dernier ressort et pour une période la plus courte possible. D'après l'expérience du DCI/PS, la politique israélienne envers les enfants palestiniens est que la détention est une mesure de "premier ressort". La peine de prison est la seule peine donnée aux enfants palestiniens. Depuis sa fondation, DCI/PS n'a pas eu de cas d'enfants palestiniens, âgés de 14 à 17 ans, accusés d'avoir commis une "faute" par une cour militaire israélienne, qui n'ait reçu une peine autre que celle de la prison. De plus, l'expérience de ces deux dernières années seulement indique qu'au lieu d'adhérer au principe "la peine appropriée la plus courte", la durée de la peine frappant les enfnts palestiniens devient de plus en plus longue.

Les enfants palestiniens arrêtés par les militaires israéliens sont jugés par les cours militaires israéliennes. Ces cours ne sont qu'un outil de la politique d'occupation israélienne et en pratique, elles constituent le contraire d'une système de justice. Ces cours ne sont basées sur aucune règle juridique objective mais sont plutôt sous les ordres du système militaire israélien issus de l'autorité militaire israélienne. Ces ordres militaires s'appliquent uniquement aux résidents Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, et non aux colons des colonies illégales de la région.

Cette opinion est confirmée par un article récent paru dans l'un des plus grands journaux israéliens de langue anglaise, Ha'aretz, qui rapporte que plusieurs juges servant dans les cours militaires israéliennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza manquent de toute formation légale. Au contraire, ces juges sont des officiers militaires des services de renseignements militaires. L'article de Haaretz rapporte que les officiers se plaignent auprès de leurs supérieurs qu'ils ne font que servir de tampons dans ces processus légaux.

Selon l'organisation palestinienne des droits de l'homme, al-Haq, le commandant militaire israélien de la Cisjordanie a décrété un nouvel ordre militaire (n° 1500) du 5 avril 2002, qui autorise les soldats israéliens à arrêter tout Palestinien de la Cisjordanie sans raison et sans accusation. De plus, l'ordre militaire décrète que ces détenus peuvent être arrêtés pour une période de 18 jours avant l'intervention de toute procédure légale. Le nouvel ordre militaire s'ajoute aux ordres précédents demandant que les détenus soit amenés devant le juge dans les 8 jours. A présent, les détenus peuvent être gardés 18 jours, selon le décret militaire 1500, plus huit autres jours, comme le prévoient les ordres précédents. L'ordre militaire n° 1500 est rétroactif, s'appliquant sur tous les détenus arrêtés depuis le 29 mars 2002.

Les médias rapportent que l'armée israélienne a de nouveau ouvert le camp de détention dans le Neguev (al-Naqab) Ansar III. Des milliers de prisonniers politiques palestiniens ont été détneus à Ansar III au cours de la première intifada.

Appel à l'action

Le fait que les Palestiniens de cette région (Cisjordanie et Gaza) ne soient pas des citoyens de l'Etat d'Israël est la clé pour comprendre la signification de ces arrestations. La torture des Palestiniens sous occupation est explicitement acceptée par la loi israélienne. C'est un rituel mortel de de-civilisation et de des-humanisation utilisé contre un groupe de population prédéfini comme étant une menace contre la sécurité de l'Etat d'Israël. Parce que leur statut est comparable à celui de résidents étrangers, et parce que le gouvernement israélien voit les Palestiniens la plupart du temps en terme de leur potentiel supposé d'amener la chute de cet Etat, Israël est capable de justifier, même s'il le nie parfois, le soutien étatique à ces abus contre les Palestiniens.

Ceci est évident dans la campagne actuelle des arrestations de masse qui touche tout mâle en vertu du simple fait qu'il est Palestinien. C'est une campagne d'arrestation arbitraire - comme le montrent les exemples ci-dessous, d'une façon flagrante. Les détenus ne sont accusés d'aucun crime particulier et n'ont aucun recours aux procédures légales. Ils font face à la torture du fait même de leur arrestation. De plus, en étant délibérément isolés du reste du monde, il n'y a aucun mécanisme de contrôle des pratiques israéliennes dans les centres de détention.

Seule une pression consistante et puissance sur Israël peut mettre un terme à la torture, physique et psychique, peut montrer la situation des prisonniers palestiniens. DCI/PS appelle la communauté internationale à mener des actions immédiates et demande la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, en particulier les enfants et la cessation immédiate de leur arrestation.

 

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Translated by Raghida Ousseiran

"Ils m'ont frappé sur tout le corps avec leurs mains et leurs casques, et m'ont donné des coups de pied. Ils ont menacé de m'attaquer ainsi que ma famille, de me tuer si je n'avouais pas. Ils juraient contre moi et insultaient mes parents, mes frères et les chefs palestiniens."

Témoignage de Mohammed Al Jaberi,
17 ans, du camp de réfugiés Al Arroub


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