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MĂ©thode pour la dissertation, sujets-questions

CONSEILS pour la DISSERTATION de PHILOSOPHIE.

 

 

CONSEILS pour la DISSERTATION de PHILOSOPHIE.

 

(Sujets en forme de questions).

 

 

 

 

 

Présentation :

 

Écrire à l’encre noire, lisiblement. En cas de corrections, ne pas utiliser d’effaceur, raturer d’un trait simplement et réécrire au-dessus (il arrive que la première formulation soit meilleure...), donc espacer suffisamment les lignes. Vérifier l’orthographe soigneusement (sans en faire une obsession...). Les nombres s’écrivent en toutes lettres, exceptées les dates.

 

Un paragraphe par partie : aller à la ligne, commencer en retrait, espacer d’un interligne. Ne jamais indiquer les parties ni mettre de titres ou de sous-titres. Attention à la ponctuation : les phrases interrogatives se terminent par un point d’interrogation, une phrase commence par une majuscule...

 

 

Utilisation du temps :

 

Quatre heures : c’est suffisant mais ce n’est pas de trop... Prendre dix minutes au moins pour le choix du sujet : prendre le temps de rĂ©flĂ©chir soigneusement au sens philosophique de la question, attention aux questions dont le sens paraĂ®t Ă©vident... Ne surtout pas changer de sujet au bout d’une heure ou deux : c’est courir Ă  la catastrophe !

 

Essayer de dĂ©couper les quatre heures - ne pas oublier sa montre ! - approximativement de la manière suivante :

 

1/4h : lecture et choix du sujet ;

1/2h : dĂ©ballage, associations libres, transformations grammaticales, nouvelles associations, technique

des complĂ©ments aux mots " abstraits ", au brouillon ;

1/4h : plan dĂ©taillĂ©, au brouillon ;

1/2h :   rĂ©daction de l’introduction au brouillon ;

10mn : recopiage de l’introduction ;

1h30 :  rĂ©daction des parties, directement au propre ;

20mn : rĂ©daction au brouillon, puis au propre, de la conclusion ;

1/2h :   relecture et corrections.

 

 

Style d’écriture :

 

Expressions interdites : « De tous temps les hommes se sont posĂ©e la question de... Â», « Ă€ mon avis...», « Je pense que... Â», « Nous allons maintenant examiner la question de savoir si... Â», « Dans cette première (deuxième, troisième...) partie, nous allons... Â», etc. Le “ je â€ť psychologique est interdit, seul est utilisable le “ je â€ť Ă©pistĂ©mique (Ă  chaque fois qu’on Ă©crit Ă  la première personne, se demander si n’importe qui d’autre pourrait aussi Ă©crire ce qu’on Ă©crit - en remplaçant par “ on â€ť ou “ tout le monde â€ť...). De mĂŞme, on ne doit jamais s’adresser au lecteur dans le style : « Mais, me direz-vous,... Â» !

Faire très attention aux expressions passe-partout : quand vous Ă©crivez “ l’Homme â€ť, demandez-vous si ce que vous en dites pourrait se dire d’un bantou, d’un anglais, d’un chinois, d’un esquimau, ou... de vous-mĂŞmes ! ; attention aussi aux expressions du genre « Les gens, ils sont... Â» suivies de n’importe quel adjectif  (« Ă©goĂŻstes Â», « individualistes Â», « racistes Â», n’importe quoi...) : de qui parlez-vous ? Dans 99% des cas il s’agit de jugements moralisants... et faux ! par gĂ©nĂ©ralisation abusive.

Évitez, d’une manière gĂ©nĂ©rale, tout ce qui est “ remplissage de papier â€ť : « Descartes, cĂ©lèbre philosophe du 17[BD1] Ă¨me siècle,... Â» et autres formules ou bavardages du mĂŞme genre.

Faire des phrases courtes et simples : attention aux propositions subordonnĂ©es qui s’enchevĂŞtrent les unes dans les autres... Un bon moyen de vĂ©rification du style consiste Ă  relire mentalement “ Ă  voix haute â€ť (!) : on s’aperçoit immĂ©diatement des phrases trop lourdes, mal construites, sans verbes, etc. Ne pas trop craindre les rĂ©pĂ©titions de mots : la clartĂ© prime tout ! Un bon moyen aussi “ d’accrocher â€ť le lecteur consiste Ă  essayer, quand on a rĂ©digĂ© un paragraphe, de transformer une phrase sur trois ou quatre en phrase interrogative ; par exemple : « Tous les hommes aspirent Ă  la libertĂ© Â», transformĂ©e en : « Tous les hommes n’aspirent-ils pas Ă  ĂŞtre libres ? Â» (ce que vous pouvez encore faire Ă  la relecture dans la dernière demi-heure), ce qui, du coup, peut amener la question de savoir si c’est vrai ! Peut-ĂŞtre tout le monde n’aspire pas Ă  assumer sa liberté…

Important aussi : vĂ©rifier qu’en cas d’utilisation de « mais, cependant, or,... Â» etc. (de marques d’opposition), il y a bien rĂ©ellement opposition entre ce qui prĂ©cède et ce qui suit ! Sinon, modifier le terme de liaison.

Attention aux citations : elles doivent s’intĂ©grer au texte comme si on en Ă©tait soi-mĂŞme l’auteur ; elles ne sont pas lĂ  pour “ faire bien â€ť (!) ou en guise de “ preuves â€ť (Ă  Ă©viter absolument : « D’ailleurs Descartes a dit que... Â») ; ne pas oublier les guillemets et le nom de l’auteur entre parenthèses juste après ; mieux vaut ne pas faire de citations si on n’en est pas absolument sĂ»r, que de faire des citations inexactes ! D’une manière gĂ©nĂ©rale ne faire rĂ©fĂ©rence Ă  un auteur que si on est sĂ»r de ne pas se tromper, Ă  un livre, un film, un tableau, Ă  n’importe quelle Ĺ“uvre, que si on est sĂ»r du titre exact ; les titres des Ĺ“uvres sont soulignĂ©s (pas de guillemets, le soulignement en manuscrit Ă©tant l’équivalent des caractères italiques en imprimerie).

Ne pas oublier qu’un exemple n’est pas une preuve : il importe que l’analyse d’un exemple en montre la portĂ©e, peut-ĂŞtre limitĂ©e ; on peut chercher le contre-exemple. Ne pas gĂ©nĂ©raliser abusivement, sans vĂ©rification, Ă  partir d’un cas particulier.

Ne pas juxtaposer non plus des affirmations pĂ©remptoires et contradictoires ! Faire apparaĂ®tre une contradiction n’est pas “ se contredire â€ť. LĂ  aussi, l’utilisation du style interrogatif ou conditionnel est très utile.

Attention aussi Ă  la distinction importante entre jugements de fait et jugements de valeur : « Les hommes sont Ă©gaux en droit Â», jugement de fait ou jugement de valeur ? Distinguer le fait et la norme (“ Ce qui est â€ť et “ Ce qui doit â€ť ou “ devrait ĂŞtre â€ť).

Dans l’écriture encore, ne pas confondre “ les mots et les choses â€ť : ce n’est pas le mot (le terme) “ libertĂ© â€ť qui nous intĂ©resse, c’est ce qu’il dĂ©signe ; ne pas Ă©crire : « Le mot libertĂ© a toujours fascinĂ© les hommes... Â», mais : « La libertĂ© a toujours... Â» ; sauf si, bien sĂ»r, vous souhaitez signaler l’ambiguĂŻtĂ© de sens d’un terme, par exemples : « le verbe pouvoir  peut avoir deux sens : celui d’avoir la capacitĂ© de... et celui d’avoir l’autorisation de... Â», « le terme d’histoire  a plusieurs sens : il peut dĂ©signer aussi bien les Ă©vĂ©nements historiques en eux-mĂŞmes que le rĂ©cit de ces Ă©vĂ©nements ou encore la science qui Ă©tudie les causes et le sens de ces Ă©vĂ©nements. Â»

Enfin, faire attention Ă  ne jamais laisser les sujets se “ contaminer â€ť l’un l’autre (pas de citations tirĂ©es du texte dans l’un des sujets-questions, par exemple).

 

Préparation initiale :

 

Le “ dĂ©ballage â€ť : prendre une feuille de brouillon, faire autant de colonnes qu’il y a de mots importants dans la question posĂ©e (attention aux mots apparemment sans importance : pourquoi « on Â» au lieu de « je Â» ou de « nous Â», par exemple ?) ; dans chacune de ces colonnes, inscrire en dessous du mot de la question autant de mots qui s’y associent spontanĂ©ment, que ce soit par contiguĂŻtĂ© ou par opposition (libertĂ© : libĂ©ration, se libĂ©rer, autonomie, maĂ®trise de soi, esclavage, prison, conditionnement, dĂ©terminisme, etc.) ; faire cette opĂ©ration le plus rapidement possible en s’en tenant aux mots : cela peut Ă©viter de rester inutilement la plume en l’air pendant de longues minutes Ă  “ rĂŞver â€ť en attendant une “ inspiration â€ť qui risque fort de ne jamais venir... ĂŠtre rapide donc et ne pas se censurer, ne pas Ă©liminer des associations de mots apparemment loufoques : le tri se fera plus tard, dans la rĂ©daction.

Suite Ă  ces chaĂ®nes associatives spontanĂ©es, complĂ©ter chaque mot “ abstrait â€ť par autant de complĂ©ments diffĂ©rents que possible : libertĂ©... de quoi ? circuler, parler, penser, jouer de la musique, etc.,  conscience... de quoi ? de soi, du monde, de ses limites, de ses pouvoirs, de ses “ pĂ©chĂ©s â€ť... Jouer aussi avec le singulier et le pluriel : la loi / les lois (le concept de loi et les lois particulières), l’homme / les hommes, le  droit / les  droits, la technique / les techniques, la culture / les cultures, la libertĂ© / les libertĂ©s, etc.

Sur une deuxième feuille, procĂ©der Ă  des transformations grammaticales : Ă©crire le sujet (qui est sous forme interrogative) sous forme affirmative, puis sous forme nĂ©gative, sous forme interro-nĂ©gative, remplacer les mots par leurs contraires (ou d’autres mots de la chaĂ®ne associative Ă©tablie avant), recommencer en manipulant l’affirmatif et le nĂ©gatif, en ajoutant les complĂ©ments “ concrets â€ť aux mots “ abstraits â€ť, remplacer le singulier par le pluriel et vice-versa, voir ce que cela peut donner.  Se poser Ă  chaque fois, Ă  chaque formulation, la question : oui ? non ? est-ce que cette proposition pourrait se dĂ©montrer ? Vous pouvez aussi procĂ©der Ă  ces transformations grammaticales en inversant les termes du sujet s’il en met deux en balance (par exemple : « La guerre est-elle un effet de la nature des hommes ? Â» ; examinez ce que pourrait donner la question : « La nature des hommes est-elle un effet de la guerre ? Â»â€¦)

 

Ne jamais oublier que ce qui intĂ©resse le lecteur n’est pas votre “ opinion â€ť mais la vĂ©ritĂ© ; c’est donc sur vos capacitĂ©s d’argumentation que vous serez Ă©valuĂ©s.

 

Sur une troisième feuille, rédigez le plan :

- introduction : pourquoi la question se pose-t-elle ?

- 1ère  partie :  de quoi est-il question dans la question ?

- 2ème partie : première sĂ©rie de rĂ©ponses, exemples ;

- 3ème partie : deuxième sĂ©rie de rĂ©ponses et la rĂ©ponse ;

- conclusion : résumé et rappel de la réponse.

 

Éviter le piège : “ thèse, antithèse, synthèse â€ť ! Cela se ramène dans 99% des cas Ă  juxtaposer deux opinions contraires et Ă  conclure « Ă§a dĂ©pend Â» ! sans la moindre “ synthèse â€ť bien sĂ»r... Gardez les oppositions dialectiques pour l’intĂ©rieur mĂŞme de chaque partie (un peu comme pour l’introduction - voir ci-dessous).

Dans l’élaboration de votre plan, rĂ©digez, pour chaque partie, une ou deux phrases qui la rĂ©sument, notez l’exemple ou les exemples que vous comptez utiliser ; il peut ĂŞtre intĂ©ressant de prendre deux exemples en opposition apparente dans la deuxième partie et de reprendre les mĂŞmes dans la troisième partie, en en approfondissant l’analyse.

Vous garderez sous les yeux, pendant toute la rĂ©daction, ces trois feuilles : les associations libres, les transformations grammaticales et le plan. Ne pas hĂ©siter Ă  y revenir dès que l’on a l’impression de s’égarer ou dès qu’on est “ en panne â€ť d’écriture (n’oubliez pas : tout le temps passĂ© Ă  “ rĂŞver â€ť sans Ă©crire est du temps perdu).

 

Introduction :

 

L’introduction est destinĂ©e Ă  montrer pourquoi la question se pose : il y a un problème derrière cette question, il faut montrer lequel ; et il faut toujours supposer que le lecteur ignore en commençant Ă  lire ce dont il va ĂŞtre question (un bon moyen pour respecter cette règle consiste Ă  ne pas recopier le sujet en tĂŞte de la copie : vous vous apercevrez alors immĂ©diatement en relisant si vous ĂŞtes ou non tombĂ©s dans l’erreur de supposer le sujet connu).

Le plus commode est donc de partir d’un premier constat banal, dĂ©veloppĂ© en quelques phrases, d’énoncer un deuxième constat non moins banal, une autre apparente “ Ă©vidence â€ť, mais en opposition avec le premier, Ă©galement dĂ©veloppĂ© en quelques phrases, les deux “ Ă©vidences â€ť Ă©tant sĂ©parĂ©es par une marque d’opposition (« Mais, cependant, or, toutefois... Â»).

Attention Ă  ne pas s’exprimer de manière trop impĂ©rative ou pĂ©remptoire ; utiliser le mode interrogatif, placer des incises du genre : « semble-t-il Â», entre deux virgules, ou encore utiliser le conditionnel : il faut mĂ©nager le “ suspense â€ť (!), prĂ©parer la remise en cause ultĂ©rieure des “ Ă©vidences â€ť, donner envie au lecteur de poursuivre sa lecture !

Il est tout Ă  fait inutile d’annoncer le plan qui va suivre : ce serait confondre le style oral de l’exposĂ© avec celui de la dissertation Ă©crite et cela casse le “ suspense â€ť, le plaisir que vous pouvez chercher Ă  donner au lecteur par la surprise...

Des deux constats banals en opposition doit surgir la question mĂŞme du sujet, et donc la dernière phrase de votre introduction est tout simplement le libellĂ© exact de la question posĂ©e (ne pas oublier le point d’interrogation !) ; faire prĂ©cĂ©der cette question finale de plusieurs autres questions qui l’annoncent et en expriment des aspects partiels.

Il faut “ fignoler â€ť l’introduction : le lecteur se fait très souvent une première impression - qui est gĂ©nĂ©ralement la bonne ! - Ă  sa lecture ; rĂ©diger donc au brouillon, vĂ©rifier que les “ constats â€ť utilisĂ©s sont bien adĂ©quats Ă  la question posĂ©e, que les deux parties de l’introduction sont bien Ă©quilibrĂ©es. Recopier seulement après.

 

RĂ©daction des parties :

 

Première partie. Il s’agit, avant de se lancer “ tĂŞte baissĂ©e â€ť dans les rĂ©ponses Ă  la question, de s’assurer que l’on a bien compris les termes mĂŞmes de la question : de quoi parle-t-on ? De quoi est-il question dans la question ? L’histoire : en quel sens le terme est-il utilisĂ© dans la question ? Qu’est-ce qu’une loi ? Dans quelles circonstances peut-on parler de violence ? « Se libĂ©rer du passĂ© ? Â» : c’est donc qu’on en serait « prisonnier Â» ? Qu’est-ce qu’être “ prisonnier â€ť dans ce cas ? etc. ; il s’agit donc d’expliquer les termes de la question, d’expliciter les diffĂ©rents sens qu’elle peut prendre selon les significations attribuĂ©es aux termes et notions (voir vos chaĂ®nes associatives) ; il s’agit aussi de faire apparaĂ®tre les prĂ©supposĂ©s de la question, ses implications, ses sous-entendus. Et on peut achever cette première partie en reprenant Ă  nouveau le libellĂ© du sujet : maintenant qu’on sait de quoi on parle, on va pouvoir essayer de rĂ©pondre.

 

Deuxième partie. Alors commence vĂ©ritablement, d’une certaine manière, votre travail de rĂ©flexion personnelle (“ personnelle â€ť ne veut pas dire “ subjective â€ť !) ; reprenez votre plan, explicitez une première sĂ©rie de rĂ©ponses possibles, revoyez votre feuille d’associations libres ; analysez un ou deux exemples ; prĂ©voyez les objections possibles Ă  ce que vous avancez, Ă©crivez ces objections (« Cependant, ne pourrait-on pas dire Ă©galement que... Â»), rĂ©pondez-y : discutez avec vous-mĂŞmes et reprenez Ă  nouveau Ă  la fin de cette partie la question initiale.

 

Troisième partie. Le schĂ©ma d’écriture est le mĂŞme que pour la deuxième partie ; reprenez des exemples (si possible les mĂŞmes, en montrant les limites de l’analyse que vous en faisiez prĂ©cĂ©demment), approfondissez (regardez vos transformations grammaticales, notamment les jeux avec l’affirmatif et le nĂ©gatif  : « Ma libertĂ© s’arrĂŞte lĂ  oĂą commence celle de l’autre Â»,  ou  : « Ma libertĂ© commence lĂ  oĂą commence celle de l’autre Â», quelles consĂ©quences quant Ă  la relation Ă  l’autre  et dans la conception de la libertĂ©, dans l’un ou l’autre cas ?). Vous aurez rĂ©servĂ© vos “ meilleurs â€ť arguments pour cette troisième partie ; chercher toujours Ă  vĂ©rifier (“ faire vrai â€ť) ce que vous affirmez ; et cette dernière partie doit  impĂ©rativement dĂ©boucher sur une rĂ©ponse ferme, mĂŞme si cette rĂ©ponse implique que vous ayez montrĂ© finalement que la question Ă©tait mal posĂ©e !

 

DĂ©barrassez-vous complètement de la hantise de ne pas ĂŞtre “ d’accord â€ť avec le correcteur : vous ne serez jamais jugĂ©s sur le contenu de ce que vous dites mais sur la manière dont vous aurez essayĂ© de justifier votre rĂ©ponse, de raisonner, d’argumenter. C’est très important.

 

RĂ©digez ces trois parties directement “ au  propre â€ť : mĂ©nagez simplement un espace suffisant entre les lignes pour pouvoir Ă©ventuellement effectuer des corrections. Si vous hĂ©sitez sur une formulation, esquissez-la au brouillon, puis reprenez immĂ©diatement au propre, dès que “ l’élan â€ť est repris.

N’hĂ©sitez pas Ă  courir des “ risques â€ť ! Cela peut “ rĂ©veiller â€ť le correcteur ! Que votre rĂ©ponse soit ferme, sans ambiguĂŻtĂ©, Ă  condition qu’elle soit argumentĂ©e.

 

 

 

Conclusion :

 

Comme pour l’introduction, soignez votre écriture : faites un brouillon si vous en avez le temps (si vous n’avez plus le temps, rédigez-la directement au propre : mieux vaut garder du temps pour relire paisiblement).

La technique la plus simple consiste Ă  appliquer celle du rĂ©sumĂ© de texte : vous avez appris, les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes en cours de Français, Ă  faire des rĂ©sumĂ©s de textes d’auteurs divers ; faites donc un rĂ©sumĂ© de votre propre texte selon les mĂŞmes techniques, et terminez sur une reformulation de la rĂ©ponse finalement dĂ©gagĂ©e Ă  la fin de la troisième partie. Il s’agit donc de rappeler les Ă©tapes de votre dĂ©marche de rĂ©flexion, en en produisant les rĂ©sultats, mais sans les argumentations qui y ont conduit.

On conseille parfois de terminer par une nouvelle question : attention, il s’agit d’une technique difficile ; en effet, il faut ĂŞtre sĂ»r que le traitement de cette nouvelle question ferait vraiment sortir la rĂ©flexion du champ du sujet ; or, très souvent, la question finale ainsi posĂ©e fait encore partie du sujet ! Par exemple : « Mais qu’est-ce donc que la libertĂ© ? Â» en conclusion du sujet : « Peut-on se libĂ©rer du passĂ© ? Â»... Donc mieux vaut en rester Ă  votre rĂ©ponse si vous n’êtes pas absolument sĂ»r de vous.

 

Relecture :

 

La relecture est trop souvent nĂ©gligĂ©e : on voit souvent des candidats sortir une heure avant la fin de l’épreuve, alors que s’ils avaient pris le quart d’heure ou la demi-heure nĂ©cessaires Ă  la relecture, ils auraient certainement pu nuancer telle ou telle affirmation pĂ©remptoire, corriger telle ou telle faute d’orthographe, ajouter un paragraphe nouveau... Il est donc très dommage de nĂ©gliger la relecture : parce que c’est souvent un exercice très “ rentable â€ť, pas seulement pour la forme (mots oubliĂ©s, rĂ©pĂ©tĂ©s, orthographe, ponctuation...), mais aussi pour le fond, par exemple pour ajouter un nouvel argument (placĂ© entre les lignes ou Ă  la fin par un renvoi d’astĂ©risque) auquel on n’avait pas pensĂ©.

 

 

 

 

 

Vous avez essayĂ© d’écrire une page par jour (dix minutes maximum !) ? Vous avez essayĂ© de lire un texte philosophique par jour (voir dans les annales) ?[1] Alors vous avez toutes les chances de ne pas perdre de points Ă  cause de la philosophie au baccalaurĂ©at, pour peu que vous essayiez de suivre les quelques règles ci-dessus rĂ©sumĂ©es.

 

Règle d’or : vous n’écrivez pas sur la question qu’on vous propose parce que c’est un “ examen â€ť, ou pour chercher Ă  “ faire bien â€ť, vous soumettre Ă  ce que vous croyez que le correcteur attend de vous...

Mais vous Ă©crivez parce que :

-    cette question est en effet, Ă  ce moment-lĂ , capitale pour vous ;

-    que vous pouvez y apporter une rĂ©ponse que vous jugez importante ;

-    qu’on vous offre gratuitement quatre heures pour cela ;

-   que ce serait dommage de ne pas tenter de communiquer cette rĂ©ponse importante aux autres, quels qu’ils soient : quand je crois quelque idĂ©e vraie, je n’ai de cesse que d’essayer d’en convaincre, rationnellement, autrui, et je profite donc de la circonstance qui m’est offerte ce jour-lĂ .

Un dernier dĂ©tail ! Sur les feuilles de brouillon qui vous sont fournies, n’écrivez que d’un seul cĂ´tĂ© et numĂ©rotez-les : les tables sont assez petites, cela vous Ă©vitera de vous y perdre !

 

Et un dernier mot pour l’humour ! Sur les deux cents copies, en moyenne, que chaque correcteur a Ă  corriger, on trouve souvent plus d’une vingtaine oĂą philosophie est Ă©crit : phylosophie... Cela signifie que le candidat n’a pas vu le mot Ă©crit de toute l’annĂ©e..., ce qui ne prĂ©dispose guère le correcteur en sa faveur ! Philosophie et physique n’ont pas la mĂŞme racine Ă©tymologique...

 

Bernard Defrance, professeur de philosophie,

lycée Maurice Utrillo, Stains.

 



[1] Souvenez-vous de ce conseil, donnĂ© au dĂ©but de l’annĂ©e : Ă©crire une page de rĂ©flexions libres, sur un cahier format Ă©colier, et lire un texte philosophique (pris au hasard dans les annales), chaque jour, et Ă  condition que le tout ne dĂ©passe pas dix Ă  quinze minutes, maximum ! Vos rĂ©flexions peuvent porter sur n’importe quel Ă©vĂ©nement (personnel ou planĂ©taire…) arrivĂ© dans la journĂ©e. Si, au bout de dix minutes vous n’avez Ă©crit que trois lignes, arrĂŞtez-vous : vous reprendrez le lendemain. Quant au texte, le lire, rapidement, pas plus de deux fois, mĂŞme si on a l’impression de ne pas tout comprendre. D’ici le bac, vous avez encore le temps de faire ce petit entraĂ®nement quotidien.


 [BD1]


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