Samedi 6 octobre, dans cette belle ambiance d’alliance entre deux nations qui s’étaient fait la guerre, moi, jeune de Stains, avec mon cousin et mes amis, nous étions au rendez-vous pour supporter les joueurs de notre pays d’origine. J’étais parmi ceux qui ont sifflé la Marseillaise : c’était une manière pour nous, jeunes d’origine algérienne, de dire que nous étions présents dans cette France qui, avant, était présente chez nous. Nous voulions montrer que nous existons malgré qu’on nous ait oublié depuis déjà longtemps.

À la 71e minute de jeu, un jeune noir africain et moi, parmi plus de deux cents personnes, nous sommes entrés sur le stade pour arrêter le jeu de massacre : il fallait arrêter ce match à 4 - 1, car ça devenait de la boucherie. Nous sommes entrés sur la pelouse aussi pour faire un appel contre l’injustice, car le racisme est trop fréquent en France et nous ne voulions pas que des racistes se moquent de nous en rappelant ce score à chaque match de l ‘équipe de France. En fait nous avons beaucoup ri, nous n’avons pas agressé de CRS et ce stade de France était à nous, algériens, à ce moment-là.