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Cinq chantiers pour l'École

 

 

 

 

 

Cinq chantiers pour l’École

 

Bernard Defrance, juillet 1997.

 

 

1. l’éducation à la citoyenneté

 

- articulation aux apprentissages, distinction Ă©valuation et validation

- les principes du droit, les règlements intĂ©rieurs (et leurs codes de procĂ©dures) , commission de discipline

 

 

2. l’évaluation

 

- Ă©valuation interne, les conseils, les “ rĂ©gulations â€ť

- validation externe, contrĂ´le continu anonyme

- baccalaurĂ©at : tronc commun et options multiples (voir rapport Chalendar), contrĂ´le continu anonyme (par bassin de formation).

 

 

3. l’orientation

 

- stages en situations professionnelles multiples (12-18 ans)

- crĂ©dit-Ă©ducation, rĂ©seaux, formation professionnelle et continue

 

 

4. les services des enseignants

 

- passage progressif de la polyvalence Ă  la monovalence

- inscription dans les temps de service de la formation continue et des concertations pĂ©dagogiques.

 

 

5. les économies à réaliser

 

- les heures supplĂ©mentaires, indemnitĂ©s, etc.

- les classes prĂ©paratoires rĂ©duites Ă  un an (intĂ©gration des “ colles â€ť dans le service).

 

 

 


Deux propositions pour l’éducation à la citoyenneté

dans les collèges et les lycĂ©es *

 

L’éducation Ă  la citoyennetĂ© Ă  l’école suppose indissociablement :

- un enseignement du Droit (et non de la “ morale â€ťâ€¦), seul domaine des savoirs qu’il n’est pas permis d’ignorer Ă  partir de dix-huit ans (nul n’est censĂ© ignorer la loi) et seul Ă©lĂ©ment qui n’est pas, actuellement, enseignĂ© !

- une mise en pratique de la loi dans les fonctionnements institutionnels de l’école, progressive selon les principes Ă©lĂ©mentaires du droit ; d’oĂą les deux propositions qui suivent, qui ne coĂ»teraient rien au budget de l’Éducation (et qui pourraient mĂŞme, dans le cas de la seconde – voir le coĂ»t du bac ! – permettre quelques Ă©conomies…).

 

1. Nul n’a droit de faire à soi-même justice

 

L’application de ce principe suppose que soit crĂ©Ă©e dans les Ă©tablissements une instance tierce qui, se rĂ©unissant Ă  intervalles rĂ©guliers, aura, après tentative de conciliation des parties, Ă  juger :

- des litiges pouvant surgir entre les acteurs de l’établissement (le “ civil â€ť) ;

- des infractions au règlement intĂ©rieur en fixant punition et rĂ©paration (le “ pĂ©nal â€ť).

La composition de cette “ commission de discipline â€ť doit reflĂ©ter la composition des usagers et personnels de l’établissement. Sa procĂ©dure doit respecter les principes Ă©lĂ©mentaires du droit : obligation de la preuve, responsabilitĂ© individuelle, etc. Le règlement intĂ©rieur doit donc ĂŞtre accompagnĂ© de son “ code de procĂ©dure â€ť.

 

2. Nul ne peut ĂŞtre juge et partie

 

Il est Ă©videmment nĂ©cessaire que les savoirs acquis par l’élève soit, d’une manière ou d’une autre, validĂ©s en fonction des exigences mĂŞmes de ces savoirs par les experts que sont les professeurs. Il importe cependant que cette validation (obtention de diplĂ´mes, passages dans la classe supĂ©rieure, dĂ©cisions d’orientation, communication publique des notes aux parents) soit confĂ©rĂ©e par d’autres enseignants que ceux qui ont la responsabilitĂ© pĂ©dagogique de l’élève. Il faut donc distinguer l’évaluation du travail de l’élève, qui relève du travail pĂ©dagogique interne Ă  la classe, oĂą le professeur a un rĂ´le d’entraĂ®neur, de cette validation externe des compĂ©tences acquises : il s’agirait donc de mettre en place un contrĂ´le continu sous forme d’épreuves Ă  intervalles rĂ©guliers, corrigĂ©es par d’autres professeurs que ceux de la classe, seuls ces rĂ©sultats Ă©tant rendus publics.

 

D’autres principes du droit pourraient donner Ă©galement lieu Ă  application dans les Ă©tablissements : la progressivitĂ© des punitions selon l’âge des commettants (les majeurs et les mineurs dans les lycĂ©es, mineurs de treize ou de seize ans dans les collèges) ; l’interdiction des punitions collectives ; la non confusion des registres pĂ©nal et civil (pas de punition pour mauvais rĂ©sultats scolaires, pas d’utilisation des notes comme punitions) ; utilisation des procĂ©dures de sursis, mise Ă  l’épreuve ou de dispense de peine ; respect des droits de la “ dĂ©fense â€ťâ€¦

 

Bernard Defrance  juillet 1997.



*  Journal du Droit des Jeunes, septembre 1997.


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